Wednesday 24 February 2016

L'article - Astha Ummat

Lutter contre l’asymétrie de l’information concernant l’adoption de l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment de l’Inde – Le cas de NITI Aayog


Astha Ummat
Jeune professionnel
NITI Aayog 


Les secteurs résidentiel et commercial représentent 29 % de la consommation totale d’électricité en Inde, et cette part augmente de 8 % par année. Une part importante de cette consommation sert à répondre à la demande énergétique du chauffage, de la climatisation et de l’éclairage. Le secteur commercial de l’Inde présente un potentiel d’économie important du côté de la demande, par l’entremise de mesures d’efficacité énergétique. Selon une estimation récente, il devrait y avoir une croissance rapide des bâtiments en Inde, et l’espace des bâtiments actuels représentera seulement 30 % de la superficie qui sera probablement couverte en 2030. Par conséquent, les bâtiments continueront d’être un énergivore important dans le contexte indien.
Afin de mettre à profit la possibilité de « verrouiller » les économies d’énergie dans les bâtiments en Inde, il est nécessaire d’aborder différentes lacunes, y compris le problème de l’asymétrie de l’information, grâce à la diffusion d’expériences de projets et de meilleures pratiques, et du problème des obstacles transactionnels. Alors que les nouveaux bâtiments sont davantage disposés à l’adoption de technologies efficaces, ce sont les immeubles existants qui représentent un défi pour l’économie. Il est peu connu que l’efficacité énergétique permet également d’économiser de l’argent à court terme, et le modèle des entreprises de services éconergétiques (ESCO) rend même superflu le besoin d’un propriétaire d’immeuble de dépenser de l’argent, ce qui est parfois d’une importance vitale pour un gouvernement.
Le gouvernement à différents niveaux, de New Delhi à panchPyat, est également un grand consommateur d’énergie (bureaux, hôpitaux, gares, projets du secteur public et colonies d’employés). Des mesures d’économie d’énergie dans ces installations existantes permettraient d’économiser d’énormes quantités d’énergie et de catalyser un nouveau groupe d’entrepreneurs. NITI Aayog (autrefois la Commission du Plan de l’Inde) a récemment créé un précédent national en lançant deux types de mesures d’efficacité énergétique. L’exercice visait à aborder l’obstacle de l’asymétrie de l’information en mettant en vedette NITI Aayog comme un projet témoin de mesures d’efficacité énergétique, et à tracer la voie à suivre en ce qui concerne l’adoption plus facile et plus générale de mesures d’efficacité énergétique dans le secteur des bâtiments, dans un contexte où on montre l’exemple avec les bâtiments du gouvernement et du secteur public.
Le processus d’introduction de l’efficacité énergétique au sein de NITI Aayog a commencé en juin 2012. En consultation étroite avec le service central des travaux publics et le Bureau de l’efficacité énergétique (BEE), NITI Aayog a facilité l’applicabilité des rénovations d’efficacité énergétique afin de continuer vers l’obtention d’une cote de cinq étoiles du BEE pour ses bureaux. Il a ensuite évalué la faisabilité de mettre en place des panneaux solaires photovoltaïques sur le toit du bâtiment de NITI Aayog, avant d’exécuter ce projet.
NITI Aayog a entrepris cet exercice en tant que validation de principe pour l’adoption de mesures d’économie d’énergie dans les bâtiments, surtout dans ceux du gouvernement. Cet exercice a permis de franchir le mur des obstacles pour l’adoption facile de mesures d’efficacité énergétique dans les bâtiments gouvernementaux.
Cet exercice s’est déroulé en deux phases. Après la fin de la phase 1 des rénovations – qui ciblaient 60 % de la charge du bâtiment et la mise en place d’un système solaire photovoltaïque de 78,24 KWp sur le toit de l’immeuble de bureaux – NITI Aayog a reçu la cote d’efficience énergétique de cinq étoiles du Bureau de l’efficacité énergétique en février 2015. Le bâtiment, avec l’aide des panneaux solaires photovoltaïques sur le toit, a également commencé à produire sa propre électricité, ce qui contribue à l’utilisation de l’électricité dans le bâtiment.
Des rénovations visant l’efficacité énergétique ont été effectuées pour les climatiseurs, les ventilateurs de plafond, les lumières et les séries de pompes, alors que les appareils relativement inefficaces ont été remplacés par des appareils à haut rendement énergétique. Des mesures éconergétiques pour les climatiseurs ont également été mises en place, et le système de condensateur existant a été augmenté pour améliorer le facteur de puissance de l’immeuble. En ce qui concerne les gains quantitatifs, NITI Aayog a réalisé des économies de 19 % par rapport à sa consommation énergétique de l’année précédente, et a réduit sa facture d’électricité de 20 lakh INR (une réduction de 13 % par rapport à l’année précédente) la première année après l’adoption de ces mesures. En tenant compte de l’investissement de capitaux et des économies prévues, NITI Aayog devrait récupérer son investissement au cours des trois prochaines années, après quoi toutes les économies réalisées sur la facture d’électricité pourront être accumulées par l’institution. Un système d’information de gestion énergétique (SIGE) en nuage est utilisé pour faire un suivi de la consommation énergétique des immeubles de manière transparente. Ces économies fournissent un argument convaincant pour l’adoption de mesures d’efficacité énergétique dans d’autres bâtiments gouvernementaux.
En vue de promouvoir et de faciliter la reproductibilité de cet exercice dans d’autres bâtiments gouvernementaux, NITI Aayog a assidûment poursuivi les organismes suppléants (service central des travaux publics, ministère de l’Aménagement urbain, entre autres) pour faciliter les interventions politiques à la lumière des difficultés que NITI Aayog a rencontrées en ce qui concerne les obstacles transactionnels pour adapter le modèle ESCO. NITI Aayog a réussi à obtenir des directives pour emprunter le modèle ESCO dans son propre immeuble pour la prochaine phase des mesures d’efficacité énergétique. Cela ouvre la voie pour la conversion d’un grand nombre de bâtiments gouvernementaux à des consommateurs ayant une cote d’efficience énergétique, ce qui se traduira par de grandes économies d’électricité et d’argent.
Ce projet pilote est un exemple classique de l’influence politique d’un ministère gouvernemental à un autre. Il met également en évidence le rôle que les gouvernements peuvent jouer dans la création d’un écosystème pour améliorer l’efficacité énergétique et pour affronter les obstacles connexes.

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